Le Pasteur Jacques Maury, ancien président de la Fédération Protestante de France, s’est éteint dans le cours de sa centième année, le 12 avril 2020. Homme de foi, de conviction et de courage – ainsi que le soulignent nombre d’hommages à celui qui fut un grand président de la Fédération Protestante – il fut également un homme de réflexion, d’écoute, d’ouverture et de profond respect de l’autre.
Fils et petit-fils de pasteurs et de théologiens, il étudia très tôt pour devenir à son tour l’un et l’autre, au fil d’un brillant parcours en philosophie puis en théologie, momentanément interrompu par l’entrée dans la clandestinité en 1943, suivie d’un engagement d’aumônier dans l’Armée du Général Leclerc.
Devenu pasteur, et par la suite, président de l’Eglise Réformée de France de 1968 à 1977, puis de la Fédération Protestante de France de 1977 à 1987, et de la Cimade de 1989 à 1995, il disait de ce parcours, avec la modestie qui le caractérisait : « J’ai fait toute ma théologie pour être pasteur et je n’étais pas destiné à être un homme d’appareil… »
Il fut pourtant, dans ces diverses responsabilités, un visionnaire : un ardent défenseur de l’œcuménisme, un artisan de l’ouverture de la Fédération Protestante aux Eglises évangéliques, et de la régionalisation de cette fédération, notamment.
C’est dans le cadre de celles-ci qu’il tissa avec le Pasteur Yvon Charles, et le Centre Missionnaire, de très fraternels liens de travail, de partage, et de grande confiance réciproque.
Des années durant, tant lors de nombreuses sessions de travail au siège de la Fédération Protestante à Paris – parfois en comité très restreint – que dans des entretiens particuliers, il tint à développer et maintenir ces relations très amicales.
De même, en Bretagne, il souhaita que le Centre Missionnaire fût une cheville ouvrière de la régionalisation de la F.P.F., ce qui aboutit à la création de la première instance régionale de la Fédération en 1985.
Et par la suite, tous les contacts et rencontres du Pasteur Jacques Maury avec le Pasteur Yvon Charles ou des représentants du Centre Missionnaire au sein de la Fédération Protestante furent marqués par cette chaleureuse dimension fraternelle.
Si le protestantisme perd en lui, comme beaucoup l’ont souligné, une figure et une colonne, le Centre Missionnaire perd aussi un ami. Mais son souvenir demeure vivant dans l’Espérance certaine du revoir éternel, que fondent la foi et l’Evangile.
Sur notre photo : lors des Assises du protestantisme, à Clermont-Ferrand en octobre 2004, le Pasteur Jacques Maury s’entretenant avec le Pasteur Samuel Charles.